Posturologie : cours de base sur le système tonique postural - Connaissances fondamentales, clinique, méthodes thérapeutiques.
Sommaire
général
Sommaire
posturologie
LE SYSTEME TONIQUE POSTURAL
Notions générales destinées
au corps médical
CONNAISSANCES FONDAMENTALES
CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE
Association ORION
Office
de Recherche Interdisciplinaire
sur les Organisations
Neurophysiologiques
|
INDEX
PARTIE
I : CONNAISSANCES FONDAMENTALES
La posture érigée est une fonction physiologique,
la maladie posturale est donc une perturbation fonctionnelle, même
si elle peut avec le temps entraîner ou favoriser des lésions.
SIGNES D'APPEL
SIGNES D'EXAMEN: LE
BILAN POSTURAL
EXAMEN
DE L'EQUILIBRE TONIQUE STATIQUE SEGMENTAIRE (DYSTONIES SEGMENTAIRES)
EXAMEN DE
L'EQUILIBRE TONIQUE EN DYNAMIQUE
EXAMEN DES REFLEXES POSTURAUX
EXAMEN DES REACTIONS
D'EQUILIBRATION
LES SIGNES PARACLINIQUES
CONCLUSION
DE L'EXAMEN POSTURAL: EXISTE-T-IL UN SYNDROME POSTURAL ?
CRITERES CLINIQUES (uniquement)
LE
TRAITEMENT: LA MANIPULATION DES ENTREES POSTURALES ET ASSIMILEES
BIBLIOGRAPHIE

PARTIE
I :
CONNAISSANCES FONDAMENTALES
|
INTRODUCTION
La posturologie peut se définir par l'étude
de l'organisation géométrique et bio-mécanique des
différents segments d'un individu dans l'espace et de ses processus
de régulation ou parl'ensemble des mécanismes à substratum
neurologique permettant la stabilisation de ces éléments
dans l'espace au cours de la station debout et de la marche.
HISTORIQUE,
FAITS EXPERIMENTAUX
HISTORIQUE ET EVOLUTION
- Cette notion de station debout et de sa régulation,
au regard de l'évolution des espèces, est riche d'enseignements.
Il serait fastidieux ici d'en décrire toutes les étapes évolutives,
mais il faut retenir non seulement que celle-ci s'est faite très
progressivement, mais surtout qu'elle a précédé (ou
suscité?) le développement formidable de la capacité
cérébrale de l'homme moderne, non sans passer par quelques
impasses. Il faut se souvenir que la régulation posturale est donc
essentiellement automatique, soutenue par notre cerveau "primitif",
essentiellement le système limbique. Elle reste cependant l'une
des dernières acquisition fonctionnelle de notre espèce,
bien moins mature que les grandes fonctions telles la respiration, la circulation,
.. et surtout elle n'est pas supportée par tel ou tel organe spécifique
mais par une organisation complexe de relation entre diverses structures.
La fonction de verticalité chez l'homme est donc bien fragile, expliquant
ainsi la fréquence de ses dysfonctions. L'homme moderne naît
d'ailleurs avec un système postural immature!
QUELQUES
FAITS EXPERIMENTAUX D'ORDRE GENERAL
Sans consigne
|
Avec consigne
|
Plus près de nous, c'est Martin, en 1967, qui
a montré le premier chez un patient atteint de séquelles
d'encéphalite que le contrôle postural de la tête était
supprimé, celui-ci n'arrivant plus à la maintenir. Mais que
dès que l'on demandait à ce patient de regarder devant lui,
il était capable de redresser immédiatement la tête.
Ceci montre bien l'opposition et la complémentarité entre
le contrôle des mouvements volontaires et le contrôle automatique
(limbique) du tonus musculaire de posture.
A retenir: la gestion séparée
des mouvements volontaires et du tonus postural.
|
D'après MARTIN J.P., 1967
En ce qui concerne l'équilibre
statique de l'homme debout immobile ou en mouvement, cette fonction se
base sur une unique stratégie, celle du maintient de la projection
au sol de notre centre de gravité au centre d'une certaine surface
d'appui et notamment de la surface des pieds, qui délimitent entre
eux ce qu'on appelle le polygone de sustentation.
A retenir: la
notion de stratégie de verticalité.
|

|

|
- En fait, chez un sujet
normal, le système tonique postural est d'une extrême finesse
et la surface au sol décrite par un sujet debout immobile, dite
en posture statique, ne dépasse pas 200 mm2, ce qui revient à
dire qu'un sujet debout immobile est un sujet qui se comporte comme un
pendule inversé, oscillant autour d'un axe de 4°.
|
- Par ailleurs, quand le sujet s'écarte de l'équilibre
statique par un mouvement, il met en jeu des synergies axiales, comme l'a
montré bien montré Babinski en 1899.
- Si l'on demande à un sujet de se pencher vers
l'arrière, il déclenche en même temps différents
ajustements posturaux, notamment il fléchit les genoux, de manière
à maintenir son centre de gravité à l'intérieur
du polygone de sustentation (dessin de gauche). Babinski avait décrit,
chez certains sujets qui n'ont plus ce contrôle anticipé d'ajustement
postural, une impossibilité à se maintenir debout en équilibre
dès qu'on lui demandait de se pencher vers l'arrière (dessin
de droite).
|
 |
Exemple de
statokinésigramme
|
Ainsi, parmi les différents éléments
permettant le contrôle de l'équilibre et donc de la station
debout, le premier d'entre eux est la valeur de référence
stabilisée. On suppose que cette valeur de référence
stabilisée est en réalité le centre de gravité.
En fait, le centre de gravité étant un point hypothétique
non matériel, il est difficile à étudier. On substitue
donc à l'étude du centre de gravité l'étude
du déplacement des centres de pression d'un sujet debout. Pour cela,
on met le sujet sur des plateformes de force qui enregistrent à
chaque instant la projection au sol des centres de pression (ou plus exactement,
mais cela revient à peu près au même, la résultante
des forces de réaction de la plateforme). Ces paramètres
nous renseignent sur la régulation de la position du centre de gravité.
On obtient ainsi un statokinésigramme, dont nous verrons l'importance
dans l'exploration du système tonique postural.
|
- Pour étudier cette régulation de position
du centre de gravité, on utilise beaucoup également en posturologie
le test de Romberg, que nous reverrons au chapitre clinique. On
peut par exemple demander au sujet de mettre les pieds côte à
côte ou, au contraire, l'un devant l'autre, cette deuxième
possibilité constituant le test de Romberg sensibilisé et
l'on étudie la projection des centres de pression au sol, yeux ouverts
ou yeux fermés.
Une équipe de biomécaniciens du groupe
de Winter a montré en fait que nous utilisons différentes
stratégies de contrôle de l'équilibre totalement dépendantes
de la position de nos pieds au sol. Dans le cas où les pieds se
trouvent l'un à côté de l'autre, la position du centre
de pression est régulée au niveau latéral par la position
des hanches, alors qu'en antéro-postérieur, la position est
régulée par l'articulation des chevilles. Par contre, quand
le sujet est en position de Romberg sensibilisé, un pied devant
l'autre, la régulation de l'équilibre latéral est
prise en charge, cette fois-ci, par l'articulation des chevilles, régulation
très rapide, tandis que le contrôle antéro-postérieur
se fait par l'articulation des hanches.Cette expérience montre bien
que la stratégie utilisée dépend de nos conditions
d'appui et de notre polygone de sustentation.
- A retenir: la notion de contexte moteur dans
l'élaboration d'une stratégie d'équilibration.
|
Effet de la position des pieds au sol sur l'axe
des oscillations posturales
(D'après WINTER et al.)
|
Une preuve complémentaire a été apportée
par des mathématiciens et montre comment notre système nerveux
régule la position de notre centre de gravité. Pour ce type
d'expérimentation, il a donc également été
utilisé une plateforme de force. Ce travail a consisté à
analyser mathématiquement le chemin parcouru par le déplacement
des centres de pression chez un sujet debout immobile. Sans entrer dans
les détails de l'analyse mathématique, il a été
démontré que le système nerveux contrôlait ces
déplacements en boucle ouverte, c'est à dire que le mouvement
de la projection des centres de pression est complètement aléatoire,
dans une certaine zone de l'équilibre mais qu'ensuite, à
partir d'un certain point critique, la régulation en boucle ouverte
se transforme en une régulation en boucle fermée, c'est à
dire qu'à partir de ce moment, les afférences proprioceptives
vestibulaires et visuelles concourent à la régulation de
la projection des centres de pression.
- En effet, les mesures ont été faites en
situation yeux ouverts puis yeux fermés. Dans ce cas, on peut identifier
deux populations différentes d'individus possédant deux stratégies
différentes pour contrôler la projection au sol des centres
de pression. Ces deux populations d'individus peuvent se distinguer en
comparant les courbes et la situation du point critique entre la situation
yeux ouverts et la situation yeux fermés.
- Pour une première population, le contrôle
de la projection des centres de pression, en situation yeux fermés,
se fait par rapport à la situation yeux ouverts en boucle ouverte,
c'est à dire par augmentation de la raideur de l'articulation de
la cheville.
- L'autre type de population de patients agit par régulation
sur la boucle fermée, par augmentation du gain des retours proprioceptifs
vestibulaire et visuel, c'est à dire que le sujet se sert beaucoup
plus rapidement de ses informations sensorielles pour contrôler son
équilibre. C'est ainsi que l'on peut étudier comment le sujet
contrôle son équilibre par analyse de la projection des centres
de pression.
- A retenir: les stratégies d'équilibration
ne sont pas uniques et stéréotypées mais variantes
d'un individu à un autre selon son acquis antérieur.
- A côté de cette valeur de référence
stabilisée, un autre facteur important du contrôle postural
est constitué par les informations données par les différents
capteurs posturaux, qui se comportent en véritables signaux détecteurs
d'erreur.
La question que l'on peut se poser est la suivante: "Comment l'organisme
sait-il qu'il se dévie de sa position d'équilibre?"
Les expériences suivantes montrent que les différentes modalités
de détection des erreurs par rapport à la position d'équilibre
agissent soit de façon complémentaire, soit de façon
comparative. Ces expériences ont été menées
par le Professeur Roll.

D'après Roll - 1994
|
- Dans ce type d'expérimentation,
le sujet est en situation yeux fermés, debout contre un plan dur
qui l'informe en permanence de sont immobilité, et l'on provoque
une vibration du muscle gastrocnémien (au niveau du tendon d'Achille)
à une fréquence de 70 Hz environ. Ceci a pour conséquence
de provoquer une sensation d'étirement de ce muscle, comme si le
sujet était penché en avant. (Le sujet à l'illusion
de se pencher en avant, en réalité il ne bouge pas.)
Si le sujet n'est pas maintenu, il se penche en arrière pour rétablir
l'équilibre et il tombe.
|
Si l'on fait la même expérience mais les yeux
ouverts, le sujet se rend bien compte que l'environnement visuel ne bouge
pas, par contre, il perçoit une impression de dorsiflexion de la
cheville ou il a l'impression d'être penché en avant. Ceci
montre bien que la même information est traitée différemment
par le système nerveux central selon les informations fournies par
les autres capteurs, c'est-à-dire selon le contexte sensoriel (on
parle alors de paysage proprioceptif).
A retenir: L'effet réel ou perçu en tant que tel
d'une stimulation ou d'une information en provenance d'une entrée
posturale peuvent être différents selon le contexte sensoriel.
- Les expériences que l'on va décrire maintenant
ont été présentées par le Professeur Berthoz,
du Collège de France.
- Ces séries d'expériences ont été
décrites tout à fait récemment par Melvill Johnes.
Melvill Johnes a beaucoup travaillé sur l'adaptation et en particulier
sur la plasticité cérébrale, c'est à dire cette
capacité extraordinaire que possède le système nerveux
central à organiser les relations naturelles entre les sens. M.
Johnes pose l'idée qu'en dehors des grands systèmes de contrôle
de la posture, qui ont été bien décrits, et qui mettent
en jeu la vision, le système vestibulaire, la proprioception, il
y aurait un autre système qui est encore très incompris et
qui concerne l'ensemble des phénomènes de la motricité
des jambes et des pieds.
- Melvill Johnes a pris des sujets et il les a fait marcher
sur un plateau tournant.
Le sujet est debout, sur un plateau
qui tourne à vitesse constante et, alors que les pieds marchent
sur le plateau, le sujet tient entre les mains une barre qui le fixe dans
l'espace. Donc, le sol se déplace sous lui et l'ensemble de la proprioception
des jambes et des pieds et les commandes motrices de l'ensemble de l'appareil
locomoteur envoie des informations de déplacement dans l'espace,
alors que le système vestibulaire et la vision disent au cerveau
que le corps, lui, ne se déplace pas. Il y a donc une différence,
une dyscongruence entre ce que disent la vision et les labyrinthes, qui
disent que le sujet est parfaitement stable dans l'espace, et ce que disent
l'ensemble des informations motrices proprioceptives et sensorielles des
pieds et des membres inférieurs. |
Expérience de
Melvill Johnes
|
- On fait donc marcher le sujet dans cette situation de
conflit, pendant vingt minutes environ; pour s'adapter à cette situation
le cerveau doit effectuer en fait, pour résoudre ce conflit sensoriel,
une recalibration entre les informations visuelles, une reconfiguration
des relations entre le système vestibulo-visuel et le système
locomoteur et proprioceptif des jambes et des pieds. Ce qu'a découvert
Melvill Johnes c'est qu'à la suite de cette recalibration, il y
avait une modification considérable de l'interprétation par
le cerveau des informations locomotrices en provenance des jambes et des
pieds.
- Avant de voir les résultats de cette expérience,
il faut rappeler certains travaux allemands qui ont consisté à
mesurer les seuils de perception des différents capteurs posturaux,
en particulier labyrinthique et seuil de perception du mouvement au niveau
de la cheville. Ces travaux ont montré que les seuils de perception
au niveau de la cheville sont à peu près deux fois plus faibles
que les seuils pourtant exquis et remarquablement bas de la détection
du mouvement par les canaux semi-circulaires. La cheville est donc capable
de détecter des variations d'orientation du corps avec une précision
remarquable.
Expérience de Melvill Johnes.
|
Après avoir demandé
à ce sujet de marcher sur ce plateau, et l'en avoir fait descendre,
il lui est demandé de marcher tout droit, les yeux fermés.
Dans une telle situation le sujet normal marche tout droit bien entendu
mais, après adaptation et recalibration sur plate-forme tournante,
le sujet à qui on demande de marcher droit, les yeux fermés,
décrit en fait une trajectoire courbe qui reproduit le sens de rotation
de la plate-forme mobile précédente. |
- La signification de ceci est que le sujet a été
capable de recalibrer l'information proprioceptive donnée par la
cheville pour l'adapter à un contexte qui était devenu conflictuel.Si
après cela on fait asseoir le sujet sur un fauteuil roulant, et
qu'on lui demande de faire le même trajet mais, cette fois-ci, en
se déplaçant avec les bras en poussant les roues, le trajet
reste rectiligne que ce soit avant ou après recalibration, ce qui
prouve que la recalibration impliquait vraiment un système segmentaire
et non central.Ceci met en évidence l'existence d'un mécanisme
d'adaptation qui implique le système locomoteur et proprioceptif
des membres inférieurs, donc qui est bien un système segmentaire
et qui n'a rien à voir avec un système vestibulaire. Bien
sûr, cette adaptation a une certaine durée mais elle dure
remarquablement longtemps. Il faut, en effet, trente à quarante
minutes pour que la vitesse angulaire de la rotation s'atténue.
Il s'agit donc d'un pénomène de recalibration de l'interprétation
des informations sensorielles ou motrices des jambes relativement durable.
- Si l'on fait une autre expérience qui consiste
à demander au sujet de marcher sur place, tout en effectuant une
rotation, relativement lente, de 30 à 40 degrés par seconde
pendant une demi-heure, on obtient encore une situation similaire. En effet,
dans ces conditions, il n'y a pas de stimulation canalaire, le système
des canaux semi-circulaires horizontaux n'est pas stimulé, puisqu'on
est à vitesse constante et qu'on est en dessous des seuils de perception
canalaires. Dans ces conditions on crée donc là aussi un
conflit puisque la proprioception des membres inférieurs dit "qu'on
était en train de marcher en tournant", la vision dit également
cette chose-là, mais le système vestibulaire ne le détecte
pas. Maintenant, si l'on demande au sujet de continuer à marcher
les yeux fermés, et de ne plus tourner, le sujet qui a l'air parfaitement
stable, qui perçoit une marche stable, se met à tourner,
alors que les sujets disent qu'ils sont parfaitement stables et certifient
ne pas tourner.
- Le temps de disparition de cet effet est de l'ordre de
quarante minutes, comme dans l'expérience de Melvill Johnes. On
met là encore en évidence une recalibration des relations
qui est du même ordre que précédemment.
- J'ai pris ces expériences pour montrer qu'il existe
réellement une possibilité de reprogrammation segmentaire
très puissante à partir du moment où l'on crée
une situation de conflit d'information et que le sujet est alors contraint
de recalibrer entièrement sa posture et ses commandes motrices.
- A retenir: La plasticité des systèmes
sensoriels intervenant dans la posture est très grande. La posture
accepte rapidement de nouvelles informations et se réorganise en
conséquence dans l'espace. Les seuils de perception de la cheville
et des membres inférieurs sont très bas.
QUELQUES
FAITS EXPERIMENTAUX CONCERNANT LES CAPTEURS POSTURAUX
C'est là un vaste chapitre, mais qui ne pouvait
pas être passé sous silence car il conditionne totalement
la compréhension du système postural. La bibliographie en
ce domaine étant immense, j'ai choisi de commenter seulement quelques
travaux fondamentaux intéressants, dont certains on étés
extraits des cahiers de posturologie du Docteur Gagey, et qui illustrent
parfaitement des pénomènes majeurs.
Afin de se stabiliser dans son environnement, l'homme
se sert de toutes les informations qui lui sont fournies par ses organes
sensoriels et sensitifs en relation avec son environnement (exo-entrées)
mais aussi d'informations qui lui permettent de se situer par rapport à
lui-même et de mettre en relation, de pondérer ces informations
(endo-entrées).
FAITS
EXPERIMENTAUX CONCERNANT L'EXO-ENTREE VISUELLE
Le plus simple moyen de faire varier l'entrée
visuelle d'un sujet en expérience est de lui faire fermer les yeux.
On peut ainsi obtenir par stabilométrie une quantification de la
variation apportée par cette action sur l'équilibre, que
l'on appelle quotient de Romberg. Comme ce paramètre dépend
des conditions de l'environnement visuel, celui-ci est toujours standardisé
pour un examen sur plate-forme.
Selon les conditions standard, la valeur de ce quotient
est de 250, c'est-à-dire que la précision du système
postural fin doit être de 250 % supérieure en situation yeux
ouverts par rapport à la situation yeux fermés.
Mesure du quotient de Romberg (poids de l'entrée
visuelle) sur plate-forme de stabilométrie
|
 |
Modification du spectre d'amplitude Yeux ouverts/Yeux
fermés
|
L'information visuelle est transmise au système
postural par un appareil sensoriel qui présente une certaine fonction
de transfert. Cette fonction est inconnue, mais on pouvait se demander
si elle ne commandait pas une efficacité plus particulière
de l'entrée visuelle dans une certaine bande de fréquence
des oscillations posturales; de nombreux auteurs ont en effet décrit
que l'entrée visuelle surveillait les basses fréquences.
L'expérimentation a montré qu'il n'en était rien et
que la présence des informations visuelles réduisait les
valeurs du spectre d'amplitude des oscillations posturales sur toute l'étendue
du spectre (0 - 0,5 Hz) contrôlée par le système postural
lorsque l'on compare les deux situations yeux ouverts et yeux fermés.
|
- Ceci montre le gain constant (normalement) apporté
par l'entrée visuelle sur l'ensemble de la régulation posturale.
FAITS
EXPERIMENTAUX CONCERNANT L'EXO-ENTREE VESTIBULAIRE
- La façon la plus naturelle de stimuler le vestibule
est évidemment de le soumettre à des accélérations
linéaires ou angulaires.
- Walsh a utilisé pour cela une plate-forme oscillante
dont l'axe de rotation était en dessous du plan de sustentation
du sujet. Le corps étant assimilé à un pendule inversé,
on estime que les oscillations de la plate-forme sont transmises aux vestibules,
qui sont donc ainsi soumis à des accélérations angulaires
sinusoïdales agissant sur les canaux semi-circulaires antérieurs
et postérieurs essentiellement.
 |
- Pour des oscillations de la plate-forme inférieures
à 0,06 Hz., le corps oscille dans l'environnement et non par rapport
à la plate-forme. Pour des fréquences supérieures,
apparaissent des réponses vestibulaires tendant à stabiliser
le corps par rapport à l'environnement et donc faisant apparaître
des oscillations angulaires au niveau des chevilles.
Ceci montre que les vestibules ne sont stimulés
que pour des oscillations de fréquence supérieure à
0,06 Hz.
|
FAITS
EXPERIMENTAUX CONCERNANT L'EXO-ENTREE PLANTAIRE
Lorsque l'on augmente les surfaces de contact entre la
peau des pieds d'un sujet et son environnement en lui faisant porter des
chaussures montantes, on améliore les performances de son système
postural fin. On constate en effet sur plate-forme de stabilométrie
une réduction de la surface du statokinésigramme et une diminution
de l'amplitude des oscillations posturales dans les fréquences contrôlées
par le système, entre 0 et 0,5 Hz.
Ceci montre l'effet postural et neurologique de l'extéroception
cutanée.
|
 |
 |
- Lorsque l'on modifie la surface de contact de la sole
plantaire en disposant régulièrement sur la plate-forme des
plombs de chasse de deux millimètres de diamètre, à
demi enchâssés dans un support dur, on constate une réduction
de la surface des statokinésigrammes qui varie en fonction de l'écartement
des grains de plombs.
De plus, la comparaison des surfaces de statokinésigramme
ainsi obtenues en situation yeux ouverts puis yeux fermés suggère
une meilleure utilisation de l'entrée plantaire dans ce dernier
cas.
|
AUTRES EXPERIENCES SUR LA STIMULATION DES SOLES PLANTAIRES
Lorsque l'on stimule sélectivement certaines régions
des zones plantaires, soit de façon continue en plaçant une
surélévation de 1,2 mm. sous cette région, soit de
façon discontinue par un jeu de cales mobiles de 1,2 mm. de hauteur
apparaissant et disparaissant à un rythme rapide et aléatoire,
on constate une déviation du centre de pression dont la direction
est corrélée à la position de la stimulation. Une
stimulation sous-capitale provoque une déviation vers l'avant du
centre de pression, une stimulation sous-tubérositaire provoque
une déviation vers l'arrière du centre de pression (Fujiwara,
1992).
Vue la hauteur des cales utilisées, on pense que
cette stimulation est de nature proprioceptive. Nous verrons plus loin
ce qu'il peut se passer sur un statokinésigramme quand on augmente
progressivement cette hauteur de cale.
|
 |
FAITS
EXPERIMENTAUX CONCERNANT L'ENDO-ENTREE OCULOMOTRICE
 |
Dans les années 70, Roll
et collaborateurs ont mis en évidence que les terminaisons dynamiques
des fuseaux neuro-musculaires (zones primaires) étaient particulièrement
sensibles à des étirements de très faible amplitude
et répétés, c'est à dire à des vibrations.
L'organisation et la nature du message sensoriel ont été
étudiés par une méthode de micrographie. On met alors
en évidence, en réponse à ce type de stimulation,
des réponses posturales orientées selon les muscles oculomoteurs
vibrés. La réponse se fait en arrière pour les droits
inférieurs, en avant pour les droits supérieurs, latéralement
d'un côté ou d'un autre selon le groupement des muscles droits
externes et droit internes stimulés.
|
NOTIONS
GENERALES DE SYSTEME POSTURAL
- L'ensemble des données que nous venons de voir
met en évidence la complexité du système tonique postural,
dont nous rappelons que le rôle est la stabilisation de l'homme dans
son environnement, stabilisation obtenue d'une part par la lutte contre
la pesanteur, et nous venons de voir le rôle anti-gravitaire des
muscles posturaux en relation avec les informations vestibulaires, et par
la stabilité du regard, qui met en jeu essentiellement des informations
visuelles et proprioceptives des muscles moteurs oculaires externes. Il
est donc possible d'aborder à ce stade le système tonique
postural comme un système à multiples entrées et à
multiples réponses, c'est à dire multiplexé et
multimodal.
- Les entrées sensorielles
se comportent en terme de fournisseurs d'informations d'une part, internes
ou externes (endo-entrées et exo-entrées), de détecteurs
d'erreurs d'autre part.
- La régulation centrale élabore
une réponse, puisée dans ses propres répertoires moteurs,
qui lui semble la plus adaptée à la situation et selon des
schémas tactiques qui dépendent des circonstances cognitives
et de la richesse de l'acquis moteur. La réponse se fait par le
contrôle du tonus musculaire des muscles anti-gravitaires, dont la
modification induit une variation des information fournies par les capteurs
posturaux, qui se comportent ainsi en détecteurs d'erreur.
Schéma simplifié
de la régulation posturale
|
 |
- Comprendre la notion de concept postural n'est pas simple.
Cela implique une vision quelque peu différente du patient, de la
maladie et de l'action thérapeutique. L'idée même de
diagnostic postural doit être reconsidérée par rapport
à celle de diagnostic tel qu'il est normalement compris et accepté
par le médecin praticien, spécialisé ou non. Attention
toutefois, cette notion de pathologie posturale n'exclue absolument pas
les autres diagnostics, et l'association d'une pathologie posturale (fonctionnelle)
à d'autres pathologies notamment lésionnelles est des plus
fréquente.
La posture érigée est une
fonction physiologique, la maladie posturale est une perturbation fonctionnelle,
même si elle peut avec le temps entraîner ou favoriser des
lésions.
NOTIONS
DE STRATEGIE ET DE TACTIQUE.
- Le but de la fonction posturale étant le maintient
de la verticalité, il va de soi que l'être humain développe
pour cela une série de moyens organisés en système,
une série de boites noires. Je me permets d'insister, en accord
total avec le Docteur Weber qui en a parlé le premier, sur quelques
notions qui ont leur importance pour une correcte compréhension
du champ d'étude de la posturologie.
- Il est souvent fait une confusion entre la notion de
stratégie et de tactique. Quand on replace ces notions
dans le champ de la théorie des systèmes on en retire quelques
enseignements et une amélioration de l'examen posturologique et
des traitements.
- Il faut d'abord insister sur le fait qu'il existe une
plasticité extraordinaire de l'ensemble des systèmes de régulation
qui régissent la posture. Par exemple, quand on fait poursuivre
une cible à un chat et que l'on arrête brusquement sa tête
dans son mouvement, le regard continue la poursuite sans arrêt, comme
s'il y avait déjà en place des schémas à l'avance
qui permettraient, malgré l'arrêt inopiné du mouvement,
au système de continuer à fonctionner. Il y avait donc une
stratégie de rechange qui était déjà en place
prête à être utilisée. Cette notion n'est jamais
à perdre de vue, l'effet d'un traitement postural aboutissant presque
toujours, s'il est correct, à la mise en place d'une nouvelle "stratégie",
plus performante ou différente.
- Si l'on reprend des définitions, on définit
une stratégie comme un ensemble d'actions coordonnées pouvant
mener à une victoire, ou un ensemble de moyens coordonnés
que l'on emploi pour aboutir à un résultat. La tactique,
qui s'oppose dans un certain sens à la stratégie, est l'art
de combiner tous les moyens en exécution locale pour l'adapter aux
circonstances et contraintes des plans de la stratégie.
- Dans le domaine de la motricité, on parle de synergies
en lieu et place de tactique, c'est-à-dire des éléments
précablés appartenant au répertoire moteur, que d'autres
pourraient appeler des réflexes orientés, permettant de faire
un mouvement de façon quasi automatique, puisque seul le but à
atteindre est clairement formulé par le cortex cérébral,
le reste s'exécutant automatiquement selon son propre acquis moteur.
La posturologie, dans son maintient de l'équilibre, fait appel à
des synergies élémentaires.
- Si l'on reprend la généralité de
la théorie des systèmes, au sein d'un système régulé
un certain nombre de facteurs agissent sur le système, dont l'effet
comporte une boucle de rétroaction affectant en retour un ou plusieurs
facteurs. Dans des systèmes de régulation plus complexes,
il intervient sur la boucle de rétroaction un système extérieur
qui va en modifier le niveau de l'effet, que l'on appelle une consigne.
Par exemple, quand un pilote d'avion enclenche le pilotage automatique,
il fixe le cap et le système essaie de maintenir ce cap dans les
limites du système de régulation. Cet ensemble définit
ce que l'on appelle un niveau d'organisation, c'est-à-dire un ensemble
qui est cohérent et qui se définit par son effet, c'est-à-dire
par le but à atteindre.
- Dans la réalité biologique, les systèmes
sont d'un niveau logique beaucoup plus complexe qui fait que les effets
d'un système cohérent viennent influencer un autre système
du même type dont l'effet peut lui aussi retentir sur d'autres systèmes,
et quand on essaie d'analyser de manière linéaire des systèmes
tels que cela, on ne sait jamais par quel bout commencer. En fait, le niveau
d'observation va être subjectivement défini par l'observateur
en fonction de l'effet qu'il a choisi d'observer, et l'on va multiplier
les niveaux d'analyse afin de dresser un tableau de l'ensemble.
- A l'heure actuelle, l'évolution des idées
se fait vers la compréhension des phénomènes en terme
de systèmes pseudo-stables, capables de choisir entre plusieurs
comportements différents.
- Le système postural, assimilé à
un pendule oscillant à l'envers selon une déviation de 4°
d'axe de part et d'autre, peut être assimilé et étudié
comme un système cohérent dont l'effet est de maintenir la
projection du centre de gravité à l'intérieur du polygone
de sustentation. Ceci est la stratégie du système tonique
postural.
- Mais pour y parvenir, l'ensemble des sous-systèmes
qui composent le système tonique postural emploie plusieurs tactiques
possibles.
- L'analyse de la posture d'un sujet aura donc pour objet
de faire un certain nombre de tests sur les différents éléments
qui la composent, qui sont en fait la possibilité d'imaginer ce
qui se passe dans la boite noire, dont nous n'avons pas le détail
et que nous n'arrivons pas à suivre dans l'enchaînement des
effets et régulations, de manière à établir
une corrélation entre une variation d'entrée et un effet
de sortie. On essaie d'analyser, décortiquer, découvrir une
tactique dans la stratégie de la verticalité. Le but d'un
examen postural est bien d'analyser comment un sujet, dans sa propre dynamique,
utilise une ou plusieurs tactiques pour maintenir sa stratégie,
et l'ambition d'un traitement postural n'est pas tellement de reprogrammer
une nouvelle tactique plus performante, ni de corriger un défaut
s'il existe ou une dysrégulation qui existerait de manière
stable, mais de proposer au sujet un nombre de tactiques augmenté
pour qu'il puisse utiliser celle qu'il devra mettre en oeuvre au moment
où il en aura besoin.
- Toutes les techniques de rééducation de
la posture, de manipulations ou corrections des capteurs et de rééducation
de la proprioception ne sont que des occasions de réutiliser des
tactiques que le sujet n'avait jamais utilisé ou qu'il avait perdu
et d'augmenter l'éventail de ses possibilités pour que, face
à des situations d'environnement très variables, il puisse
mieux se débrouiller qu'avec la ou les tactiques qu'il utilise habituellement.
- L'acquisition de nouvelles tactiques se fait par construction,
par recomposition à partir de synergies motrices élémentaires
du répertoire moteur, parfois oubliées ou inopérantes,
telles que nous en avons parlé plus haut, afin d'accéder
au but recherché.
LA
STRATEGIE DE VERTICALITE CHEZ L'HOMME ET SES IMPLICATIONS
- Dès sa naissance, l'être humain entame un
apprentissage de la station verticale, une acquisition et une optimisation
de son répertoire moteur et de ses différentes tactiques,
qui ne seront complètement matures que vers l'âge de 12 à
13 ans. Auparavant, il est coutume de dire que le système postural
n'est pas mature; il est alors d'autant plus sensible à des facteurs
de perturbation internes ou externes, mais d'autant plus malléable,
plastique et tolérant.
- S'intéresser à l'histoire de l'évolution
de ces tactiques et de leurs différentes composantes est du plus
haut intérêt, car on n'aborde pas la posture de l'enfant comme
celle de l'adulte.
- Classiquement, et cela est aussi valable pour l'adulte,
on distingue trois types d'informations sensorielles qui sont au service
du contrôle de l'équilibre: les informations visuelles, les
informations réticulaires et les informations somato-sensorielles.
- L'enfant, comme l'adulte, a à sa disposition ces
trois types d'informations qui concourent à la construction du système
tonique postural. Cependant, certaines contributions sensorielles sont
dominantes au cours de certaines phases de ce développement.
- Les diverses tactiques d'équilibre de l'enfant
comme de l'adulte reposent sur deux principes fonctionnels:
- - le choix de la référence stable à
partir de laquelle s'organise le contrôle de l'équilibre,
- - la maîtrise des degrés de liberté
des différentes articulations du corps.
- Toute activité posturo-cinétique peut s'organiser
à partir de deux types de support:
- - soit le support sur lequel se tient le sujet,
- - soit la verticale gravitaire.
Dans le premier cas, le sujet se réfère
principalement à la proprioception qui émane de ses effecteurs,
il organise son équilibre de façon ascendante, du pied jusqu'à
la tête. Dans le second cas, il prend appui en quelque sorte sur
la verticale gravitaire en stabilisant sa tête dans l'espace par
l'information vestibulaire, et donc de façon descendante à
partir de la stabilisation de sa tête jusqu'aux pieds. Ces deux types
de fonctionnement, ascendant et descendant, correspondent à deux
grandes unités fonctionnelles, tête, cou et tronc d'une part,
dont nous ne distinguerons pas ici les différentes tactiques selon
que la tête est solidaire du tronc par rapport à l'espace
ou au contraire mobile, pied, articulation tibio-tarsienne, ligaments croisés
des genoux et bassin d'autre part. Dans tous les cas, le rachis dorsal
moyen est le lieu de jonction entre ces deux unités fonctionnelles.
LA
MATURATION POSTURALE DE L'ENFANT A L'ADULTE.
- L'évolution de la construction et de l'acquisition
des différentes stratégies posturales chez l'enfant se fait
en plusieurs stades, où le rôle de l'information visuelle
péripérique est permanent.
- De la naissance à un peu plus d'un an environ
(acquisition de la marche), l'apprentissage est descendant, céphalo-podal,
la tête et le vestibule jouant le rôle essentiel dans l'acquisition
de la posture, avec fonctionnement articulé tête-tronc. Le
bassin est stabilisé dès 2 mois d'apprentissage de la marche.
- De l'acquisition de la marche à 6 ans l'organisation
se fait de façon ascendante, podo-céphalique et à
partir des hanches stabilisées et privilégie un fonctionnement
en bloc de l'ensemble tête-épaule.
- Vers 7 à 8 ans il s'instaure un retour de l'organisation
descendante de l'équilibre, avec prédominance vestibulaire
transitoire, la tête devient immobile dans l'espace, en reprenant
sa mobilité sur les épaules.
- De 8 à 13 ans l'organisation devient progressivement
à double sens pour se rapprocher de celle de l'adulte.
- Au-delà, c'est celui de l'adulte, où il
y a dissociation complète tête-tronc sauf dans les mouvements
de roulis et une harmonisation des différentes informations qui
circulent aussi bien en ascendant qu'en descendant.
- Nous verrons l'importance de ces divers stades et de
leurs implications thérapeutiques chez l'enfant.
- Chez l'adulte, le système postural est complètement
mature et il doit être étudié dans sa totalité,
comme nous l'avons dit précédemment. Selon que l'on s'adresse
en priorité à une étude de l'équilibre, à
une étude du mouvement et sa coordination, à une étude
des déformations spatiales, les méthodes employées
divergent quelque peu afin d'identifier les éléments visuels,
réticulaires et somato-sensoriels à l'origine d'un trouble
ou d'une plainte. Il est cependant fort important de ne jamais perdre de
vue que tous ces aspects sont sous-tendus en totalité par la
notion de concept de système postural fin, notion réduite
à la régulation de l'homme debout dans un cône de 4°.
ANALYSE
ET RÔLE DES DIFFERENTS ELEMENTS DU SYSTEME TONIQUE POSTURAL
- Le système postural implique les notions d'entrées
et de sorties. Les entrées correspondent aux informations sensorielles
et sensitives fournies par des exocapteurs et des endocapteurs. Les sorties
correspondent aux réponses motrices stéréotypées
et automatiques, elles sont exécutées par l'effecteur musculaire.
Entre les deux se situe la régulation centrale.
Nous étudierons successivement:
LES CAPTEURS POSTURAUX
ET ASSIMILES
- Il s'agit de capteurs sensoriels agissant comme des fournisseurs
d'information et des détecteurs d'erreur. Ils informent en permanence
sur la position des différents segments du corps les uns par rapport
aux autres et globalement du corps par rapport à l'environnement
(fournisseurs d'information) mais aussi et surtout de la moindre variation
de ces informations (détecteurs d'erreurs).
LES CAPTEURS CEPHALIQUES
- Il donne deux types d'informations:
- - une information visuelle d'une part, liée à
la transmission au système nerveux central de l'image rétinienne
et de ses variations dans le temps,
- une information oculo-motrice d'autre part, liée à la tension
des muscles oculo-moteurs externes.
- La vision donne des informations à la fois sur
la position et sur le mouvement du corps dans l'espace. Ceci se fait grâce
à la rétine.
- On a pu démontrer que celle-ci transmet deux types
d'informations visuelles.
La vision focale (ou vision fovéale) sert à
l’identification des objets et donne la direction du regard par rapport
à la position de la tête et du corps. La vision périphérique
donne des informations sur l’orientation du sujet par rapport à
son environnement, en particulier elle transmet des informations relatives
au mouvement de l’environnement par rapport à la rétine et
c’est donc un type de vision particulièrement impliqué dans
l’équilibre dynamique. |
 |
- L'oculomotricité fournit au système nerveux
des informations de type totalement différent, puisqu'elle ne fournit
pas d'informations en provenance du milieu extérieur (exocapteurs)
mais des informations en provenance du milieu intérieur (on parle
d'endocapteurs). On dit que l'oculomotricité est une endo-entrée.
- L'oculomotricité est sous-tendue par un certain
nombre de muscles oculomoteurs externes, au nombre de six, dont l'innervation
est dépendante du V pour le muscle droit externe, du IV pour le
muscle grand oblique et du III pour les muscles droit supérieur,
droit inférieur, droit interne et petit oblique.
Ces muscles ont une grande particularité, non seulement
ce sont des effecteurs au sens motricité visuelle mais ils sont
aussi sensitifs puisqu'ils contiennent des filets nerveux sensitifs en
provenance du système neurovégétatif; les muscles
oculomoteurs externes sont des récepteurs proprioceptifs grâce
aux fuseaux neuro-musculaires d'une part et à la jonction musculo-tendineuse
où se trouvent des organes sensibles à l'étirement
dits en palissade d'autre part.
- Les voies de la proprioception oculomotrice ont été
particulièrement étudiées par une équipe du
Collège de France autour de Pierre BUISSERET dans les années
70, et on accorde à sa collègue Madame GARRY BOBO d'avoir
décrit le cheminement de ces voies par la branche ophtalmique du
trijumeau, avec une répartition des corps neuronaux en partie dans
le ganglion de GASSER, en partie dans le noyau descendant du trijumeau.
Cette particularité anatomique est importante car elle permet de
couper (en expérimentation animale) facilement et sélectivement
l'information proprioceptive oculomotrice.
- Cette proprioception oculomotrice donne au système
nerveux la position exacte de l'oeil dans l'orbite.
- Les différentes expériences ont montré
que ces muscles oculomoteurs externes codent le mouvement grâce aux
informations qu'ils fournissent, non pas en provenance du muscle qui se
contracte sous la commande motrice mais en provenance du muscle qui se
laisse étirer par la commande motrice (muscle antagoniste). On dit
que c'est l'antagoniste qui code le mouvement.
- La musculature extra-oculaire intervenant dans la stabilisation
de l'oeil et dans le contrôle des mouvements oculaires contient des
récepteurs musculaires et tendineux ou organes de Golgi.
- Il est possible expérimentalement de simuler un
étirement musculaire en faisant vibrer un muscle. Certains travaux
en particulier ceux de Roll ont montré que cela induisait un effet
postural. Si l'on fait vibrer par exemple le droit externe droit et le
droit interne gauche, qui sont des muscles conjugués, on entraîne
un déplacement du corps à gauche. Si l'on fait vibrer les
deux droits supérieurs, on entraîne un déplacement
du corps en avant. (voir plus haut)
- Mais il existe des relations entre la proprioception
et la vision et des relations entre la proprioception, la vision et la
cognition.
- Ainsi, les exemples précédemment cités
s'accompagnent d'un effet kinesthésique, c'est à dire une
illusion de mouvement. Si, comme dans la solution précédente,
on fait vibrer le droit externe droit, on provoque une illusion de rotation
de la tête à gauche. Si l'on immobilise la tête, on
obtient une illusion de rotation du tronc à gauche. Si c'est le
droit externe gauche qui est stimulé, la réaction se fait
dans l'autre sens. On obtient également un effet visuel par illusion
de déplacement de point lumineux fixé.
LE SYSTEME VESTIBULAIRE
ET LABYRINTHIQUE
Le système vestibulaire et labyrinthique joue
un rôle majeur dans la régulation posturale. Ce système
donne des informations de mouvement quand le sujet est soumis à
des accélérations angulaires qui stimulent les cupules des
canaux semi-circulaires ou des accélérations linéaires
qui stimulent les macules des organes otolithiques.
Chaque canal possède sa propre orientation géométrique,
chaque canal devenant sensible uniquement aux accélérations
dans son propre plan géométrique.
|

Disposition géométrique des canaux semi-circulaires
|
- Quant aux afférences maculaires (organes otolithiques),
ils transmettent des informations sur la position de la tête dans
l'espace et sur l'accélération des déplacements.
Il faut bien connaître les limites de ce système.
Elles sont les suivantes:
- 1) - Le système n'est sensible qu'aux accélérations,
il ne fournit donc aucune information quand le sujet est immobile ou mobile
à vitesse constante.
- 2) - Le système possédant ses propres propriétés
physiques, il ne peut transmettre des informations pertinentes que pour
des vitesses élevées de mouvement. En situation debout immobile,
chez le sujet sain, le système ne transmet aucune information.
- 3) - Le capteur cupulaire n'est pas capable de distinguer
le sens d'une accélération, tandis que le capteur maculaire
n'est pas capable de distinguer le vecteur gravitaire du vecteur d'accélération
inertielle.
- On appelle système manducateur l'ensemble des
organes participant à l'acte de manger, c'est à dire la préhension
de l'aliment, la mastication et la déglutition. Le système
manducateur intervient dans la régulation du système tonique
postural non comme un capteur à proprement parler mais comme un
élément ajouté dont le rôle est généralement
perturbateur. Du fait de son innervation par le V, sa perturbation se fait
souvent en liaison avec les informations de la proprioception des muscles
oculomoteurs externes. Dans de rares cas, le système manducateur
peut être l'objet de dysfonctionnements voire de lésions consécutives
ou adaptatrices à certaines formes de dysrégulation posturale.
- Nous l'aborderons donc essentiellement au chapitre de
la pathologie et nous distinguerons ses différents éléments
constitutifs d'une part et les perturbations engendrées au niveau
mécanique (denture et articulations temporo-mandibulaires), au niveau
musculaire et au niveau neurologique réflexe d'autre part.
LE CAPTEUR PODAL
- Quand on s'intéresse au système postural,
le pied doit toujours être étudié. Capteur primaire
du système tonique postural, avec l'oeil et le vestibule, il intervient
dans toutes les situations qu'elles soient statiques ou dynamiques en station
verticale. En effet les soles plantaires indiquent en permanence la pression
différentielle entre les deux voûtes plantaires, permettant
ainsi de percevoir les irrégularités du sol et d'adapter
des réflexes d'équilibre en conséquence.
- On distingue au niveau du pied deux type de capteurs:
des capteurs proprioceptifs (corpuscules tendineux, articulaires et musculaires)
qui n'ont rien de particulier à ce niveau, et des capteurs extéroceptifs.
- Les propriocepteurs sont des récepteurs kinésthésiques,
ce sont des récepteurs diffus.
- - Les récepteurs musculaires sont constitués
de fuseaux neuro-musculaires, sensibles à l'étirement et
qui assurent par le réflexe myotatique le tonus des muscles posturaux
anti-gravitaires.
- - Au niveau des tendons, il s'agit des organes de Golgi,
ces organes sont sensibles à l'étirement.
- - Les récepteurs ostéo-articulaires: se
sont les corpuscules de Vater Pacini, ils renseignent sur la position des
différentes articulations les unes par rapport aux autres.
- Mais se sont surtout les capteurs de l'extéroception
que nous allons principalement aborder.
- Le pied a de plus la particularité d'avoir à
la fois :
- - des exocapteurs : il s'agit des baro-récepteurs
de la sole plantaire (corpuscules de Pacini entre autres);
- - des endocapteurs : il s'agit des faisceaux neuro-musculaires
situés dans les muscles et les tendons de la cheville (appareil
de Golgi).
- Aussi, peut-on dire que la position des pieds par rapport
à la tête est connue par l'intermédiaire des muscles
du cou et du rachis. (La notion de proprioception mérite les explications
suivantes : elle peut se définir comme une sensibilité particulière
issue du corps du muscle et de ses tendons : tous deux contiennent des
récepteurs sensibles à l'étirement. Il s'agit d'une
sensibilité inconsciente par opposition à la sensibilité
consciente).
- On a démontré qu'il existe une chaîne
musculaire qui est en même temps une chaîne de sensibilité
proprioceptive se développant de l'oeil au pied.
- De nombreux travaux mettent par ailleurs en évidence
des corrélations entre la sensibilité de la voûte plantaire
et l'équilibration.
 |
La voûte plantaire est innervée par un seul
et même nerf, le nerf tibial postérieur. Ce nerf se divise
en trois branches: le nerf calcanéen interne qui innerve la zone
talonnière, le nerf plantaire interne et le nerf plantaire externe
qui se répartissent la plupart de l'innervation de la voûte
plantaire, sauf un petit filet du nerf saphène interne qui innerve
une petite zone de l'arche interne.
Innervation de la voûte plantaire
|
- Quand on regarde au microscope la structure de la voûte
plantaire, on se rend compte que celle-ci est envahie par une double couche
de filets nerveux, ce double réseau portant un certain nombre de
récepteurs, dont certains sont visibles à l'oeil nu, comme
les corpuscules de Pacini, d'autres étant nettement plus petit comme
les corpuscules de Meissner, ces derniers ayant une densité absolument
particulière sur les principales zones d'appui, c'est à dire
le talon, la partie externe du pied et surtout l'avant-pied. Finalement
cette voûte plantaire se comporte un petit peu comme un capteur neuro-sensoriel,
à la manière d'une plate-forme de force munie de capteurs
de pression, lesquels récepteurs se répartissent essentiellement
en trois types.
- Parmi les récepteurs de pression de la voûte
plantaire, on a l'habitude de distinguer:
- - Les plus superficiels qui sont les récepteurs
de Merkel, récepteurs à adaptation lente,
- - Les récepteurs de Meissner qui sont situés
dans une profondeur intermédiaire et réagissent à
des fréquences de stimulation autour de 30 Hz,
- - Au niveau profond, les corpuscules de Pacini, qui réagissent
à des fréquences plus élevées autour de 250
Hz.
|

Sensibilité en fréquence des différents
récepteurs de la sole plantaire.
|
Les capteurs neuro-sensoriels de la voûte plantaire.
(vue générale et fonction principales)
|
Distribution typique des récepteurs
de la voûte plantaire
|
- Les corpuscules de Meissner sont enchâssés
dans des protusions du derme à l'intérieur de l'épiderme,
tandis que les récepteurs de Merkel sont au contraire distribués
au sein de protusions intradermiques dans le derme. Les terminaisons nerveuses
libres codant pour les récepteurs de la douleur et de la température
pénètrent la couche basale de l'épiderme. Noter que
les axones afférents se rejoignent pour former un plexus horizontal.
Les corpuscules de Ruffini sont situés dans le derme tandis que
les corpuscules de Pacini se situent dans le tissu sous-cutané.

Dessin schématique d'une terminaison de Ruffini
Sur ce dessin, le renflement du corpuscule a été ouvert,
et l'on peu voir les ramifications de la fibre nerveuse afférente
se répartissant au sein de fibres de collagène.
|

Dessins de terminaisons nerveuses libres
Les fibres nerveuses libres sont engainées par des cellules de Schwan
sauf en ce qui concerne leur extrémité. A cet endroit, l'axoplasme
est alors très riche en organites "granulés".
|
Disques de Merkel.
|
- Certaines études expérimentales partant
de ces données, permettent de corriger l'examen chez une personne
donnée en analysant la sensibilité cutanée plantaire
et l'examen postural.
- Ces expérimentations se font grâce à
une plate-forme classique de statokinésigraphie et un certain nombre
d'outils de mesures; le compas de Weber est utilisé sur le plan
statique pour tester les récepteurs de type Merkel et sur le plan
dynamique (grâce au test de Delon) les corpuscules de Meissner. Ces
derniers peuvent être également être testés par
le pied à coulisse de Weber, mais en lui injectant une vibration
de 30 Hz fournie par un vibromètre, avec une possibilité
de quantification par la tension d'excitation du vibreur.On peut également
tester, avec un tel vibromètre, la sensibilité à 250
Hz des corpuscules de Pacini.
- On peut également utiliser pour tester la sensibilité
cutanée plantaire les mono-filaments, qui sont des filaments relativement
fins, bien calibrés et qui offrent des pressions calibrés
et connus. Ces mono-filaments ont essentiellement été utilisés
pour tester la sensibilité à la pression de la main et montrent
que la sensibilité cutanée de la paume de la main est inférieure
ou égale au filament D tandis que sur le pied, la sensibilité
plantaire, en tous points de la zone plantaire hormis la zone talonnière
qui est moins sensible du fait de l'épaisseur de la zone cornée,
est autour du filament E ou F, toujours bien entendu pour un sujet normal
(soit nettement plus sensible).
- Différentes études ont été
réalisées avec ce type de matériel, d'abord chez des
sujets normaux, ensuite chez des sujets pathologiques.
- Chez le sujet normal, en tous points de la plante du
pied, en ce qui concerne la sensibilité vibratoire à 30 Hz
et 250 Hz, elle est quasiment constante chez tous les sujets jusqu'à
l'âge de 60 ans (tous ces sujets sont capables de percevoir une vibration
autant à 30 Hz qu'à 250 Hz, pour une tension d'excitation
de 0,1 volt).
- Si l'on s'intéresse à la variation de cette
sensibilité durant les années, on constate effectivement
qu'au delà de 60 ans, il existe un vieillissement progressif de
la sensibilité plantaire, d'une part, parfaitement corrélée
à un vieillissement des paramètres de l'équilibre
mesurés sur plate-forme de statokinésimétrie, se traduisant
par une augmentation de l'amplitude des oscillations mais aussi d'autre
part une augmentation des fréquences sur les décompositions
de FOURRIER.
- Il existe, de façon très nette, une corrélation
très étroite entre le vieillissement de la sensibilité
cutanée plantaire et la dégradation des paramètres
statokinésigraphiques et stabilométriques, ceci aussi bien
pour le test de Weber, le test de Delon que les tests vibratoires.
- A l'opposé, il y a peu de travaux sur la sensibilité
plantaire de l'enfant car il n'est pas évident de la tester de façon
fiable, en particulier s'il est très jeune. Les études que
nous avons à notre disposition ne sont donc pas fiables.
- En ce qui concerne la pathologie, on rencontre des troubles
de la sensibilité pour de grands nombres de pathologies: canal tarsien,
sciatique tronculaire, polynévrite diabétique, sciatique
radiculaire, maladie de Brown-Séquard, Tabès, maladie de
Wallemberg, lacune thalamique, ématome pariétal, etc. ..
- Dans toutes ces pathologies , on a pu mettre en évidence
des troubles de la sensibilité cutanée plantaire. Chez tous
ces sujets, on trouve, dès la station bipodale, des troubles relativement
importants en posturologie se traduisant essentiellement par l'augmentation
des oscillations, c'est à dire des paramètres de surface,
avec une grande majoration essentiellement en situation yeux fermés,
et parfois des chutes.
- Finalement, la plupart des études montre que ces
paramètres sont perturbés dès que les voies conduisant
des capteurs de la sensibilité cutanée plantaire jusqu'au
centre d'intégration sont perturbées à quelque niveau
que ce soit. On peut même dire que l'analyse des troubles de la sensibilité
plantaire est un diagnostic précoce des troubles sensitifs.
- Par ailleurs, certaines études expérimentales
ont pu être faites par anesthésie plantaire.
- Le Docteur Enjalbert a effectué une étude
portant sur les effets posturaux d'une anesthésie plantaire sur
dix volontaires âgés de 21 à 35 ans, l'anesthésie
étant effectuée par bloc du nerf tibial postérieur.
- Les paramètres mesurés ont étés,
parmi les moyens déjà évoqués, les différents
tests de sensibilité cutanée plantaire et une analyse posturale.
- Le contrôle de l'anesthésie par bloc du
nerf tibial s'est fait par stimulation électrique pour repérer
le nerf tibial postérieur, en demandant l'abolition d'une réponse
motrice par contraction des muscles intrinsèques du pied.
- Dans cette étude, le pied anesthésié
a été le pied droit, pied de la latéralité.
- Dès lors que l'anesthésie est obtenue,
on retrouve sur plate-forme de statokinésimétrie, une augmentation
des amplitudes d'oscillation, avec une prépondérance des
fréquences d'oscillation voisine de 1 Hz. Quand le sujet passe en
station unipodale sur le pied anesthésié on remarque une
grande différence entre les paramètres mesurés en
appui unipodal sur le pied anesthésié et ceux mesurés
sur le pied sain et, si l'on rajoute l'occlusion des yeux, on peut généralement
provoquer une chute, le plus souvent avant la troisième seconde.
- La conclusion de cette expérimentation est que
le capteur podal joue un rôle totalement fondamental dans l'équilibration,
jouant ainsi un petit peu le rôle d'une plate-forme de force. Il
est permis de se demander, en comparaison de ce que l'on fait quand on
explore le système tonique postural, si nous n'avons pas, en nous-même
nos propres éléments de mesures, à savoir la voûte
plantaire, qui serait notre véritable plate-forme de force, et nos
capteurs céphaliques qui seraient des détecteurs du mouvement,
avec entre les deux, toute une chaîne de récepteurs cutanés
musculaires et articulaires, qui nous permettent de réguler l'angulation
entre les différents segments de notre corps et d'avoir une idée
de notre schéma corporel.
- Il est beaucoup plus difficile d'envisager le rôle
respectif des différents récepteurs cutanés plantaires.
Il est particulièrement difficile, entre autres, de faire la part
entre ce qui est récepteur musculaire et récepteur cutané.
En particulier dans l'expérience d'Enjalbert, il a pu être
démontré qu'il persistait une sensibilité musculaire,
malgré l'anesthésie, alors que la peau était tout
à fait anesthésiée.
- Il serait difficilement envisageable de faire des anesthésies
plus partielles au niveau de la plante du pied ou plus superficielles,
par exemple par gel anesthésique, ce qui permettrait de faire la
différence entre les capteurs superficiels et les capteurs profonds.
- En résumé, on pourrait dire qu'au niveau
du capteur podal, et de son rôle dans l'équilibration, on
a deux types de capteurs, des récepteurs musculaires et des récepteurs
cutanés.
- On pourrait donc envisager qu'il est nécessaire
dans la station debout de disposer de deux types d'information pour réguler
celle-ci. Il faut sur le plan dynamique, en effet, deux types d'informations:
une première information nous fournit l'état des commandes,
dévolues aux organes moteurs eux-mêmes , c'est à dire
les récepteurs tendino-musculaires. Mais cela ne suffirait pas à
réguler notre posture. Il nous faut donc des détecteurs d'erreurs,
rôle dévolu aux récepteurs cutanés, essentiellement
récepteurs cutanés profonds et corpuscules de Pacini, avec
les arguments que nous venons de voir, à la fois anatomo-physiologiques
et expérimentaux.
- Au niveau thérapeutique, cela a bien sûr
une incidence considérable puisque la stimulation sensitive cutanée
devrait faire partie des moyens thérapeutiques au même titre
que la reprogrammation motrice.
LA REGULATION CENTRALE
- L'action des centres supérieurs est une action
d'intégration et de contrôle.
- En effet, les influx nerveux provenant des capteurs sensoriels
que nous avons décrits aboutissent vers des structures qui sont
sous-corticales et corticales. Ces structures ont une action intégrative
permettant le contrôle de l'ensemble du système tonique postural
par un certain nombre de réflexes.
- Le réflexe vestibulo-oculaire permet le contrôle
de la stabilisation du regard ainsi que le réflexe visuo-oculomoteur
tandis que les réflexes vestibulo-spinal et vestibulo-oculo-cervical
permettent le contrôle global et le maintien de la posture par leur
action sur le réflexe myotatique.
- Parmi les structures responsables du contrôle central,
l'un des grands carrefours est constitué par le complexe nucléaire
vestibulaire, qui reçoit des informations en provenance du système
limbique, du coliculus, du thalamus et de divers noyaux , du cervelet et
du cortex cérébral. Il est formé de quatre noyaux,
il reçoit les influx en provenance des labyrinthes, mais également
des afférences visuelles, les messages rétiniens transitant
au niveau du tractus optique, du système optique accessoire avant
d'arriver au niveau du complexe nucléaire vestibulaire par l'intermédiaire
de l'olive inférieure du cervelet et du prepositus hypoglossi.
- Les afférences spinales rejoignent également
la partie dorsale du complexe nucléaire vestibulaire, latéral,
médian et descendant, constituant ainsi un système spino-vestibulaire
médian, issu des étages cervicaux, et latéral, provenant
des étages dorsaux et lombaires.
- Par ailleurs, il existe des projections indirectes passant
par le coliculus et la réticulée en provenance des récepteurs
proprioceptifs des muscles extra-oculaires.
- Le cervelet possède un rôle de contrôle
parce qu'il possède des connections à la fois efférentes
et afférentes avec le complexe nucléaire vestibulaire.
- Parmi les autres structures de contrôle citons
le noyau rouge, impliqué dans le contrôle de la motricité
de la face et des membres en assurant la régularité et la
précision des mouvements, le néo-cervelet, agissant par l'intermédiaire
des noyaux dentelés dans l'initialisation motrice et l'apprentissage
interne du mouvement, la substance réticulée qui reçoit
des fibres de la sensibilité somesthésique et joue un rôle
sur l'activation globale du système.
L'EFFECTEUR MUSCULAIRE
- Les différents centres nerveux recevant des informations
en provenance des différents capteurs sensoriels élaborent
une réponse motrice au sens large du terme, sous forme de différents
influx transmis à des effecteurs.
- Ils ont comme substratum les systèmes musculo-tendineux
et ostéo-ligamentaires, somatiques et oculaires et permettent une
correction permanente.
- C'est en fait essentiellement au niveau du rachis, qui
contient l'ensemble des capteurs de la kinesthésie tels que nous
les avons décrits, que l'effecteur musculaire revêt sa plus
grande importance puisqu'il conditionne entièrement attitudes vicieuses,
dystonies segmentaires et plus tard les dystaties vraies qui peuvent éventuellement
en naître. A signaler, au niveau du rachis, un rôle particulier
des récepteurs cervicaux, très nombreux chez l'homme, ayant
une action privilégiée en cas de déficit labyrinthique.
SYNTHESE
- Le système tonique postural est un système
auto-asservi, multimodal (capable de fonctionner de plusieurs façons
différentes) et multiplexé (combinant de multiples informations
d'origines différentes) dont la seule stratégie est le maintient
de la projection au sol du centre de gravité à l'intérieur
du polygone de sustentation, quelle que soit la tactique pour y parvenir,
même si, par nécessité, celle est déstabilisante,
déformante ou douloureuse. Certaines études montrent d'ailleurs
que ces choix tactiques, pas toujours heureux, se font selon des effets
de seuils d'alerte au sein des répertoires moteurs. La précision
du système tonique postural est extrême.
- Le contrôle postural est dévolu aux centres
supérieurs, lesquels doivent être informés:
- de la situation du corps par rapport à l’environnement
(visuel et gravitaire) : exo-entrées
- de la relation réciproque, statique et cinétique,
des différentes parties de son anatomie :endo-entrées.
- du résultat de ses actions correctives en fonctions
de son acquis cognitif et moteur.
- Ceci peut être résumé sur les deux
schémas suivants.

PARTIE
II :
CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE POSTURALES
|
( ELEMENTS CLINIQUES SUCCINCTS )
QUAND FAUT-IL PENSER A UNE MALADIE POSTURALE ?
SIGNES D'APPEL
Douleurs posturales
Déséquilibres
Syndromes cognitifs
SIGNES D'EXAMEN: LE
BILAN POSTURAL
Les phénomènes que l'examen clinique postural
cherche à mettre en évidence sont discrets, difficiles à
saisir avec certitude, d'où une grande rigueur d'examen.
EXAMEN
DE L'EQUILIBRE TONIQUE STATIQUE SEGMENTAIRE
Au niveau des membres inférieurs:
- Il s'agit de tests consistant à demander au sujet
de décrire la perception de la position de ses différents
segments osseux les uns par rapport aux autres. Il font appel autant à
la proprioception qu'à l'extéroception; ce sont des tests
somesthésiques globaux.
Au niveau du rachis:
Appréciation
des dystonies segmentaires par la palpation.
- Concernant l'équilibre tonique des muscles
paravertébraux, il s'agit essentiellement d'une manoeuvre palpatoire
et il faut comparer le tonus en position debout et en position couchée.
En position debout, il est aussi possible d'effectuer la manoeuvre des
pouces ou manoeuvre de Basani, qui est un équivalent.
A signaler également au niveau des muscles paravertébraux,
la recherche des cordes par la palpation, signes d'hypertonie; leur
découverte est toujours intéressante, de même la palpation
de l'enfoncement des épineuses, signe majeur de conflit hypertonique.
- Le test de Romberg postural consiste à
observer ce qui se passe chez le sujet debout lorsqu'il ferme les yeux,
testant ainsi la proprioception plantaire et rachidienne, mais dans des
conditions particulières. Le sujet est examiné debout, talons
joints, pieds à 30°, bras tendus à l'horizontale devant
lui, les mains fermement accolées par leur bord radial. On repère
alors la déviation des index dans l'espace, la latérodéviation
de la tête, l'inclinaison de l'axe bi-pupillaire, et ceci pendant
20 secondes avant et après occlusion des yeux. Là encore,
l'examen peut être automatisé sur un craniocorpographe.
La
manoeuvre de Basani ou "test des pouces montants".
L'appréciation
des bascules des ceintures.
- Elle se fait idéalement par système de
vision assistée par ordinateur (système STATIS), lequel
fourni de nombreux autres renseignement supplémentaires, mais permet
surtout dans ce cas une grande précision et une comparaison par
rapport à une population témoin.
Mesure des bascules des ceintures.
|
La verticale
de Barré (Face et Profil).
La verticale de Barré (de face)
|
La verticale de Barré (de profil)
|
- La verticale de Barré est un test fiable s'il
est mesuré correctement. C'est l'un des tests posturaux les plus
difficile à modifier, sa correction est donc hautement significative.
- La position des pieds au sol est importante: ils doivent
former entre eux un angle de 30°, les talons doivent être écartés
de 2 cm. environ. Le sujet doit rester immobile, détendu, bras le
long du corps, regardant à hauteur des yeux. La mesure se fait à
l'aide d'un fil à plomb, centré au milieu du plan inter malléolaire,
ou mieux au craniocorpographe (système STATIS).
- Lorsque les oscillations posturales du sujet sont trop
importantes, la position de la verticale inter malléolaire par rapport
au pli fessier peut être notée par les positions extrêmes
qu'elle atteint. L'existence de telles oscillations mérite par ailleurs
d'être notée pour elle-même.
- La verticale de Barré est un test d'équilibre
tonique et statique global.
- La verticale de Barré peut aussi être mesurée
de profil (voir dessin) et dans le plan horizontal (voir photo ci dessous)
afin de déterminer les rotations axiales des vertèbres et
des ceintures. Dans ce dernier cas, on mesure les tangentes d'un regard
plongeant, en prenant comme référence le plan postérieur
passant en arrière des talons. La somme des rotations élémentaires
des corps vertébraux lombaires et dorsaux apparaît comme la
différence entre les rotations axiales des épaules et du
bassin.
Appréciation visuelle d'une rotation
de la ceinture
pelvienne (vue plongeante)
|
Membres supérieurs:
Test de Cyon (plutôt
cognitif).
EXAMEN DE
L'EQUILIBRE TONIQUE EN DYNAMIQUE
- Le test le plus important, à bien connaître
et bien maîtriser, est le test de piétinement de Fukuda.
Tout sujet normal qui piétine sur place les yeux fermés
ne tourne sur lui-même que de 20° à 30° maximum en
50 pas.
Précautions techniques du test:
- Absence de toute source sonore ou lumineuse
- Elévation suffisante des cuisses, à 45°
environ
- Fréquence du pas de 80 par minute environ
- Position primaire des yeux à l'occlusion
- Tête en position neutre, puis tournée à
droite, puis à gauche
- Pas de chaussure, si possible pieds nus
- Mâchoires en position de posture mandibulaire
après déglutition (les dents ne se touchent pas)
- Il est commode de se servir d'une piste de Fukuda
- On note la différence entre les angles de spin
par rapport à la position en tête neutre, dite gain nucal.
Puis l'on compare ces deux gains pour en déduire la prépondérance
tonique posturale.
La méthode de calcul n'étant pas évidente
à assimiler (comme toute convention), il faut respecter les étapes
suivantes:
- - Noter sur la piste de Fukuda les différentes
positions en fin de chacun des trois tests
- - Calculer les gains droit et gauche en faisant leur
somme absolue (leur différence angulaire)
- - Affecter à chaque gain un signe + si physiologique,
- si anti physiologique (par rapport à sa position en tête
neutre)
- - Pour le côté de la prépondérance,
on compare les gains et l'on regarde de quel côté il a été
le plus physiologique (le meilleur, ou le moins mauvais !)
- - Pour calculer sa valeur, on fait la somme algébrique
des gains.
- Le test de Fukuda avec mesure du gain nucal est le plus
fiable des tests destinés à mesurer le tonus des membres
inférieurs, mais aussi le réflexe vestibulo-spinal.
- A noter qu'il est impossible de se baser sur le seul
test de piétinement pratiqué en position neutre de la tête
car le spin observé alors peut être dû aussi bien aux
muscles rotateurs externes de la cuisse, psoas principalement, qu'aux muscles
extenseurs du membre inférieur.
- Nous verrons ultérieurement au chapitre des examens
paracliniques que celui-ci peut être effectué de façon
plus précise et en décomposant ses différentes phases
à l'aide d'un craniocorpographe.
EXAMEN DES REFLEXES POSTURAUX
Le
réflexe nucal du test de piétinement de Fukuda
- La rotation (spin) de l'axe du corps se fait en sens
opposé à la rotation cervicale.
Le réflexe
nucal de la manoeuvre de Cyon
- L'index le plus haut doit se situer du coté de
la rotation cervicale.
Le
réflexe oculomoteur orthostatique : la réaction oculo-posturale
- La déviation de la base du cou doit être
controlatérale à la déviation du regard.
- Fauteuil de Barany
- Rotation de 2 tours en 10 secondes
- Puis test de Fukuda, TN
- La rotation du Fukuda doit être dans le même
sens que la rotation du fauteuil de Barany
EXAMEN DES REACTIONS
D'EQUILIBRATION
Le Romberg postural à
nouveau
- Yeux ouverts
- Pieds à 30°
- Bras tendus fermement accolés
- On regarde:
- - axe bi-pupillaire (utiliser une grille transparente)
- - position des index
- - position extrême des oscillations de la base
du cou
- Yeux fermés
- Déplacement des index et de la base du cou
- Chez le sujet normal: tourne du coté droit, se
penche à gauche si axe bi-pupillaire pencé à droite.
(1) ou tourne à gauche et se penche à droite si axe bi-pupillaire
pencé à gauche.(4) 2 et 3 sont les deux positions de départ.
Détermination
de l'oeil postural
- Faire un Romberg postural avec un seul oeil fermé.
Seul l'oeil postural provoque la réaction.
- Les déséquilibres toniques posturaux altèrent
les gestes fins et précis.
- Il faut donc ajouter un interrogatoire et un examen de
l'activité gestuelle.
- Test de la clé, enfiler un fil dans une aiguille,
poser une casserole sur le feu.
- Test de la clé:
- - trou à 90 cm du sol
- - pied de la latéralité à 25 cm
du plan de la serrure
- - gauche en arrière. , angle de 60o
- - geste allant de la cuisse au trou
- - 10 impacts en 17 secondes
- - Deux séries
LES SIGNES PARACLINIQUES
- Essentiellement deux examens sont utiles: la stabilométrie
et la vidéocorpographie (statique et dynamique).
- Nous ne détaillerons pas ici leur modalités de réalisation
et d'interprétation.
CONCLUSION
DE L'EXAMEN POSTURAL: EXISTE-T-IL UN SYNDROME POSTURAL ?
- Localiser sur un "bonhomme" les hypertonies
des muscles axiaux et distaux.
- Muscles axiaux : paravertébraux et oculocéphalogyres
- Muscles distaux : membres supérieurs y compris
trapèze et membres inférieurs.
- On définit un syndrome postural par la constatation
d'une hypertonie systématisée touchant les muscles axiaux
d'un seul coté et les muscles distaux d'un seul coté aussi.
- Principalement deux configurations générales
peuvent se voir: syndrome postural harmonique ou dysharmonique, à
partir de l'équilibre tonique général.
- Normalement, le tonus musculaire prédomine sur
les extenseurs d'un membre inférieur, ouvrant l'angle de l'articulation
tibio-tarsienne ce qui repousse en arrière les masses fessières
du même coté, entraînant une discrète rotation
du bassin.
- De même, au niveau des gouttières paravertébrales,
on trouve normalement une hypertonie des muscles d'un coté, ce qui
incline la tête.
- La frontière entre ces attitudes normales et le
syndrome postural, pathologique, est difficile à cerner.
- On peut se baser cependant sur:
- - Une verticale de Barré loin du pli fessier,
- - Une position moyenne en X sur le statokinésigramme
loin de la normalité.
- Cas des hypertonies non systématisées.
- Il ne s'agit pas d'un syndrome postural.
- Le plus souvent, simples contraintes locales au niveau
du rachis (capteur postural) dans les troubles axiaux, cas encore discuté
dans les troubles distaux où l'on donne généralement
la priorité au capteur podal pour des raisons d'importance posturale.
LE
TRAITEMENT: LA MANIPULATION DES ENTREES POSTURALES ET ASSIMILEES
- Nous pouvons influencer ce capteur et donc le système
tonique postural en agissant au niveau de ses deux composantes neurologiques
principales: extéroception et proprioception.
- Savoir quand et comment traiter le capteur podal est
l'objet de ce chapitre.
- Vouloir tout traiter à partir du pied est totalement
déraisonnable.
Quand faut-il penser au capteur podal?
A priori toujours. Quand on travaille en posturologie,
il est l'un des sommets du triangle postural: oeil, Vestibule, Pied.
Comment reconnaître une pathologie du capteur podal?
- Par l'anamnèse et la localisation des douleurs
dans les syndromes douloureux, par la prépondérance lombaire
ou pelvienne des déformations dans les syndromes dystoniques et
dystatiques, par l'analyse stabilométrique et statokinésigraphique
dans les syndromes dynamiques (de type troubles de l'équilibre).
- Nous ne discuterons pas des anomalies mécaniques
du pied, qui sont du ressort des podologues qui connaissent bien ces problèmes-là.
- Le test des rotateurs n'est pas à conseiller chez
les gens qui n'en ont l'habitude car il amène à des diagnostics
par excès ou par défaut, il est cependant l'un des test les
plus intéressants, d'où la nécessité d'en apprendre
la pratique et d'en connaître les limites .
- Enfin, on peut utiliser le Romberg postural.
- La vérification de l'efficacité d'une orthèse
ou d'un autre geste térapeutique s'effectue à travers la
normalisation du signe des pouces et la disparition ou la diminution nette
des asymétries toniques posturales. Il peut aussi se faire sur la
normalisation des hypertonies par la manoeuvre de Fukuda, test dynamique,
ou par la normalisation du Romberg postural, test tonique.
- Attention!... Toute intervention efficace sur le capteur
podal va provoquer la normalisation d'un certain nombre de tests, cela
n'implique pas nécessairement que le capteur podal soit vraiment
à l'origine du trouble postural, mais il est vrai que, dans bon
nombre de cas, son traitement, s'il est bien conduit, peut momentanément
être suffisant pour que le système tonique postural retrouve
un degré de régulation.
- Il est donc nécessaire de contrôle à
nouveau le traitement provoqué par la semelle, quinze jours à
un mois après.
- Comment déterminer la place du pied dans un traitement
tonique postural général? Ceci relève généralement
d'un bon interrogatoire et d'un bon examen clinique. Pour le podologue,
la meilleure mesure reste le bilan sur plate-forme de statokinésigraphie.
- Règles générales de correction:
plusieurs méthodes peuvent être utilisées.
Stimulation
par microcales des zones réagissant au test des rotateurs (méthode
de réeducation passive)
On utilise généralement des éléments
(sous-capital externe, antéro-externe, medio-interne, postéro-externe
ou sous-tubérositaire interne ) et des barres (sous-capitale, rétrocapitale
ou antérieure, médiane, postérieure ou sous-tubérositaire).
- On choisit un élément de correction capable
de stabiliser (symétriser) l'hypertonie. On contrôle son activité
debout par un nouveau test de Fukuda, et localement par la manoeuvre de
Basani. Si le test des rotateurs est maîtrisé correctement
par le praticien, son utilisation est rapide et riche d'enseignements.
- Une autre possibilité est l'utilisation des microcales
de type Bourdiol.
- Règles générales.
- En cas d'hypertonie des chaînes postérieures,
on met une barre rétrocapitale, en cas d'hypertonie des chaînes
antérieures, une barre pré-calcanéenne quand la pathologie
s'exprime dans le plan sagittal, ce traitement agit par l'intermédiaire
du contexte achiléo-suro-plantaire.
- Quand la pathologie s'exprime dans le plan frontal, on
tient compte des composantes latérales d'adduction - abduction par
l'intermédiaire de l'arrière pied et du complexe achiléo-suro-plantaire.
- Si la déviation de l'axe calcanéen est
en valgus, on met un coin calcanéen interne, si la déviation
de l'axe calcanéen est en varus, un coin calcanéen externe.
- Si la pathologie s'exprime dans le plan frontal, lors
de l'appui au niveau de l'avant-pied, on agit sur le complexe achiléo-suro-plantaire
et l'avant-pied dans sa composante statique stabilisatrice. On utilise
des coins sous-capitaux internes ou externes.
- Quand la pathologie s'exprime au niveau des chaînes
croisées, on utilise des orthèses placées en latéro-calcanéen
et en sous-capital.
- Si la pathologie concerne tout le système postural
on préfère dans ces cas utiliser des orthèses thermoformées.
Le
traitement de l'extéroception (méthode de rééducation
active)
- Il s'agit des circuits de neuro-stimulation active de
type Neurostab.
- Les indications: toute pathologie quelle qu'elle soit
de l'entrée podale du système tonique postural, car leur
action est essentiellement régulative. Attention cependant, il s'agit
d'une méthode récente, certes sans danger possible ou potentiel,
mais qui peut être mal perçue en l'absence d'explication et
qui pourrait être confondue avec des techniques charlatanesques et
non efficaces (semelles magnétiques, de stimulation de points "énergétiques",
etc..)
- Une seule contre-indication relative: Les compensations
podales.

BIBLIOGRAPHIE SUCCINTE
- 1 - Batini C., Buisseret P., Lassère M.A. & Toupet M. (1985)
- La proprioception des muscles extrinsèques de l'oeil participe-t-elle
à l'équilibre, à la vision et à l'oculomotricité
? - Ann. Otolaryngol., 102:7-18.
- 2 - Bell Ch. (1837) - The hand. Its mechanisms and vital environment.
V. Pickering, London,4ème édition.
- 3 - Berthoz A. (1987) - Influence of gaze on vestibulospinal and reticulospinal
control of posture and movement. Proceedings of the satellite symposium
to Barany Society Meeting - Bologne.
- 4 - Berthoz A., Lacour M., Schoeting J. & Vidal P.P. (1979) - The
role of vision in the control of posture during linear motion. (Ed. O.
Pompeiano & R. Grant). "Reflex control of movement and posture"(pp.
197-209), Elsevier, Amsterdam.
- 5 - Black F.O., Wall C. & Nashner L.M. (1983) - Effects of visual
and support surface orientation references upon postural control in vestibular
deficient subjects. Acta Otolaryngol. (Stockh.), 95, 3-4: 199-210.
- 6- Buisseret P. & Gary-Bobo E. (1979) - Development of visual cortical
orientation specificity after dark-rearing: role of extra-ocular proprioception.
Neurosc. letters, 13 : 259-263.
- 7- Clément G. (1986) - Influence de la gravité sur les
mécanismes adaptatifs du contrôle postural. Tèse de
sciences, Paris VII.
- 8 - Cyon E. (1911) - L'oreille, organe d'orientation dans le temps
et dans l'espace. Alcan, Paris.
- 9 - Da Cunha H.M. & Da Silva O.A. (1986) - Perturbations de la
fonction binoculaire dans le syndrome de déficience posturale. Agressologie,
27, 1:63-68
- 10 - Fukuda T. (1959) - The stepping test.Two phasis of the labyrinthin
reflex.Acta Otolaryngol. (Stockh.) 50,2: 95-108.
- 11 - Fukuda T. (1961) - Studies on human dynamic posture from the viewpoint
of postural reflexes. Acta Otolaryngol. Supp. 161.
- 12 - Gagey P.M., Bizzo G., Gentaz R., Guillaume P. & Marruchi C.
(1986) - Huits leçons de posturologie. Association Française
de Posturologie. Paris.
- 13 - Hein A. (1987) - La structuration de l'espace visuel peut-elle
se développer en l'absence des informations proprioceptives oculomotrices
? Critiq. Post., Paris, 12:1-4.
- 14 - Longet F.A. (1845) - Sur les troubles qui surviennent dans l'équilibration,
la station et la locomotion des animaux après la section des parties
molles de la nuque. Gaz. Méd. , Paris, 13:565-567.
- 15 - Marruchi C., Bodot C., Hodowanskyj F. & Gagey P.M. (1986)
- Romberg's quotient of Njiokiktjien among children. Eig symposium of the
international society of posturography, Amsterdam : Proceed 72.
- 16 - Nashner L.M. (1987) - Normal organization of sensory inputs to
human posture. Proceed of satellite symposium, Barany Society Meeting,
Bologne.
- 17 - Rauquet J. (1953) - Essai d'objectivation de l'équilibre
normal et pathologique. Tèse Médecine, Paris.
- 18 - Reydy R. (1987) - Synergie entre l'information visuelle et la
proprioception oculomotrice dans le système postural. I. Congresso
Iberico de Estrabismo, Lisbonne,mars 1987.
- 19 - Uemura T. & Cohen B. (1973) - Effects of vestibular nuclei
lesions on vestibulo-ocular reflexes and posture on Monkeys. Acta Otolaryngol.,
Supp. 315.
- 20 - Unterberger S. (1938) - Neue objective registierbare Vestibulo-Drehereaktion,
erhhalten durch Treten auf des Stelle. Der "Tertversuc". Arch.
Klin. Exp. Ohr-Nas-Kehlokop., 145:478-482.
- 21 - Ushio N., Hinoki M., Baron J.B., Gagey P.M. & Meyer J. (1976)
- The stepping test with neck torsion: proposal of a new equilibrium test
for cerviacl vertigo. Pract. Otol. (Kyoto), 69, Supp. 3 : 1369-1379. (En
japonais).
- 22 - Utermöhlen G.P. (1947) - De prismatherapie geotest aan 160
lijders aan het syndroom van Ménière. Nederl. Tijdscher.
v. geneek., 91 : 124-126.
- 23 - Vierordt K. (1864) - Grundzüge der Physiologie des Menschen.
Berlin.
- 24 - Weber B., Gagey P.M. & Noto R. (1984) - La répétition
de l'épreuve modifie-t-elle l'éxécution du test de
Fukuda ? Agressologie, 25, 12: 1311-1314.
- 25 - Van Parys J.A.P. & Njiotitjien Ch. (1976) - Romberg's sign
expressed as a quotient. Agressologie, 17, 3 : 95-100.

Sommaire
général
Sommaire
posturologie
Retrieved by Memoweb from http://www.chez.com/orion/cours1.htm at 02/04/99